UNE VOCATION SOCIALE ET SOCIÉTALE
de plus en plus marquée :
les commerces deviennent de
véritables catalyseurs de lien social.
• En centre-ville d’abord, où les
formats de proximité sont plus
nombreux, notamment en biens
de consommation courante. Les
commerçants s’adaptent aux
besoins locaux et proposent une
offre à l’échelle des quartiers avec la
présence de supérettes et
« convenience stores ». Par ailleurs,
les opérations de redynamisation
des centres-villes redonnent vie
aux cœurs de ville, pour certains
délaissés par le développement des
pôles périphériques.
• Mais la périphérie participe aussi de
son côté à rassembler le plus possible
les consommateurs et à initier des
partages d’expérience sur leurs sites.
Outre les créations et pérennisations
d’emploi, largement détaillées par
le CNCC dans son étude de mars
2017, les centres commerciaux
apportent une dimension
complémentaire à la notion de «
shopping pur », vers le « shopping
plaisir ». Depuis quelques années
déjà, les centres commerciaux et
retail parks renforcent leur offre de
loisirs (cinémas, fitness, etc) et de
restauration, dont la part en surface
ne cesse de croître (voir Étude
Cushman & Wakefield UK Food &
Beverage Market H1 2017).
Les animations organisées par les
bailleurs contribuent également
à rassembler sur des thèmes
fédérateurs (expositions, remises de
prix, défilés, concours, etc.).
L’introduction des cabinets médicaux
dans les centres commerciaux
contribue à transformer ces derniers
en de véritables lieux de vie et de
mixité sociale.
• Enfin, le commerce numérique est
également générateur de lien social
via les plateformes d’échange,
les chatbox et les market places.
Les anthropologues de Google se
risquent même à affirmer que les
espaces de réseaux sociaux sont
extrêmement humains – instantanés,
bruts et non filtrés. Ces espaces
exigent de l’authenticité, à la fois de
la part des usagers et des enseignes.
UNE NOUVELLE DIMENSION À
CARACTÈRE UTILE ET CARITATIF
comme
les jardins partagés, les dons aux
banques alimentaires, les arrondis en
caisse, etc. Les enseignes engagées se
réunissent désormais sous la bannière
« SolidaRetail »
afin de proposer
des solutions
pour diffuser la
solidarité dans
l’univers retail.
Par ailleurs,
Économie Sociale
et Solidaire,
économie
collaborative
et commerce
traditionnel se
mélangent. Citons
l’exemple de
certains réseaux
de consommation
collaborative dont les points de retraits
hebdomadaires s’effectuent dans le
mail des centres commerciaux.
En témoignent également les chiffres
du commerce collaboratif qui sont au
beau fixe. Pour 63% des coopérateurs,
les perspectives sont optimistes pour
2017, avec de nombreux projets de
création de points de vente dans les
tuyaux.
Ainsi, avec le temps, les commerces
sont devenus des destinations à part
entière qui se sont modulés au fur et
à mesure des changements de profil
et de désirs des consommateurs. Les
notions de divertissement, de sport,
de culture, ne sont plus incompatibles
avec le shopping et la consommation,
mais constituent plutôt des incitateurs
et lanceurs d’expérience.
QUEL PROFIL POUR DEMAIN ?
Même s’il reste beaucoup à faire pour
redonner au commerce de véritables
lettres de noblesse, la dynamique est
en marche sous le contrôle sans cesse
plus exigeant du
consommateur.
Dans la poursuite
des tendances
annoncées, l’avenir
du commerce
devra passer par
la recherche de
l’équilibre entre
consommation/
profit, et
d’autre part
environnement/
humanité.
Quoi de mieux
que d’inviter
l’art et la culture
dans nos espaces
commerciaux ? C’est désormais
chose faite, à commencer par les
centres commerciaux et les gares qui
hébergent désormais des expositions,
des performances, du street-art, de la
danse et de la musique.
L’expérience humaine est déterminée
par la culture, et la culture est de
nos jours plus influencée par la
technologie que dans toute l’histoire
de l’humanité.
NEHA SINGH
Fondateur de la plateforme de mode en réalité
virtuelle Obsess
TYPHAINE GAILLARD
Retail Research Analyst
22 - RETAIL
THERAPY