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renouvellement perpétuel avec

l’idée d’une consommation de plus

en plus volatile et dans laquelle le

consommateur vient rechercher la

nouveauté de façon fréquente. La

récurrence de la visite du client dépend

de sa capacité à être surpris, soit par

l’architecture, soit par les concepts, qu’il

va pouvoir y trouver. Deux réponses se

sont imposées :

• une réponse commerçante classique :

multiplier les collections, les offres et

promotions,

• une réponse plus dynamique de la

part des bailleurs : proposer une

animation ou contingenter une partie

du centre commercial à des cellules

volontairement éphémères.

C’est ainsi que le mot « éphémère »

fait son apparition. Il dispose d’une

connotation qui convient à tout le

monde et qui n’est plus en opposition

bailleurs/enseignes mais plutôt

synonyme d’une convergence

d’intérêts. C’est un nouveau mot

qui traduit une résurgence sociétale

différente du précaire et du pop-up.

Si le terme implique toujours une

notion de temps très réduite, il est

désormais loin de la précarité et

se rapproche plutôt du registre

de la magie lorsque l’on entend la

consonance du mot : il s’agit d’une

forme de consommation qui veut

simplement être en émerveillement.

Pour l’enseigne, le bail éphémère

permet de tester le marché, sans

trop investir. Pour le bailleur, il s’agit

de conjuguer à la fois l’utile et

l’agréable. L’utile, lors d’une opération

d’extension d’un centre commercial

ou de restructuration de centre-ville,

en occupant efficacement la vacance

organisée, et l’agréable consiste à

créer chez les enseignes une forme

d’appétence pour le consommateur sur

une occupation court terme.

Il s’agit en fait d’un marché

d’opportunités qui est pour beaucoup

soit généré par une opportunité d’ordre

financière, soit immobilière, que ce soit

côté enseigne ou côté bailleur. Dans

l’éventualité d’une stratégie délibérée,

celle-ci se retrouve surtout chez les

communicants et relativement peu

chez les directeurs immobiliers.

LES POP-UP STORES

PROPOSENT-ILS UNE RÉELLE

ALTERNATIVE À LA VACANCE ?

Les boutiques éphémères constituent

une solution, une réponse ponctuelle

à la vacance. Néanmoins, si la vacance

persiste, l’éphémère ne pourra pas

faire de miracles. Le pop-up store est

un bon remède de premier soin si on

s’y prend à temps, sinon il n’aura pas

d’effet dans les zones où la vacance est

endémique.

SUR LE PLAN FINANCIER, QUEL

TYPE DE RENTABILITÉ PEUT-ON

ATTENDRE DES POP-UP

STORES ?

On constate toutes sortes de

systèmes : sur le centre-ville et sur des

transactions que l’on a pu réaliser, sur le

boulevard Haussmann ou les Champs-

Elysées qui sont des axes «prime», les

transactions réalisées en éphémère

ont été signées à peu près à 50% de la

valeur locative long terme. Néanmoins,

si l’éphémère vient pour rendre un

service au bailleur et endiguer la

vacance, tout est envisageable y

compris le loyer variable pur.

QUEL EST LE MARCHÉ ?

Pour des conseils comme Cushman

& Wakefield, la seule façon de se

positionner sur un marché deux fois

moins cher avec un niveau de rotation

deux fois plus élevé, des petits loyers,

des petits honoraires, tout en ayant une

marge acceptable, c’est de l’intégrer de

façon automatisée. C’est pourquoi je

crois beaucoup à la dématérialisation

des transactions en éphémère. Nous

allons vers une ubérisation ou une

airbnbisation du marché du pop-up en

France.

QUID DE LA PÉRENNITÉ DU

CONCEPT ?

Parler de la pérennité de l’éphémère,

c’est un sujet philosophique majeur…

Est-ce que le marché du pop-up ou

de l’éphémère va perdurer et croître

dans les années qui viennent ? J’en suis

profondément convaincu, parce que

tous les signaux qui nous sont renvoyés

vont dans ce sens :

• Augmentation drastique du taux de

vacance dans les centres-villes et

dans une moindre mesure dans les

centres commerciaux.

• Par l’offre qui va venir sur le

marché ; il y aura des opportunités

plus importantes de précaire /

d’éphémère / de pop-up

• Parce que le comportement du

consommateur se porte vers

l’omnicanalité et suit une influence

majeure de la part des réseaux

sociaux. Les marques ont tout intérêt

à venir rechercher des marchés

« test » dans des lieux physiques bien

déterminés partout en France auprès

du public qu’ils essayent de cibler.

• Et enfin par la nécessité

fondamentale pour les propriétaires

de maintenir un niveau de

fréquentation dans les ensembles

commerciaux. L’un des principaux

leviers de cette fréquentation, c’est

la capacité à être émerveillé donc

réenchanté régulièrement.

Deux stratégies vont de pair dans les

ensembles commerciaux :

• la multiplication des enseignes de

restauration pour fixer la clientèle (2

à 3 fois plus de cellules qu’avant en

matière de restauration),

• et la volonté clairement affichée

notamment avec une des

propositions du CNCC, de créer

des contrats plus courts dans les

centres commerciaux afin de pouvoir

augmenter la rotation des enseignes

présentes dans les équipements

commerciaux.

Considérant tous ces éléments, je ne

vois que des signaux positifs pour une

évolution favorable de ce marché.

RETAIL

THERAPY

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